28 August 2019
28. August 2019 Space

CIMON rentre sur Terre après 14 mois passés dans l’ISS

CIMON-2 under test:  (from left) Christian Karrasch (DLR), Julien Doche (Airbus), Reinhard Schönfelder (Airbus) and Bernd Rattenbacher (BIOTESC). 

Copyright: DLR
  • Un nouveau modèle de l’expérience technologique, doté de nouvelles fonctionnalités, est actuellement réalisé et testé par Airbus pour le compte de l’Agence spatiale allemande DLR 
  • La seconde version de CIMON utilisera également la technologie d’intelligence artificielle Watson d’IBM 
  • La gestion scientifique du projet est assurée par l’hôpital universitaire Ludwig-Maximilian de Munich.

 

Friedrichshafen – CIMON est de retour sur Terre: le système mobile d’aide aux astronautes (Crew Interactive Mobile CompanioN) basé sur l’intelligence artificielle est rentré sur Terre à bord d’une capsule Dragon de la société américaine SpaceX. Désarrimé de la Station spatiale internationale à 16h59 (heure de Paris), SpaceX18 a atterri dans l’Océan pacifique quelques 480 km au sud-ouest de Los Angeles où la capsule a été récupérée à 22h21 (heure de Paris).

« Le premier CIMON devrait être de retour en Allemagne fin octobre », a déclaré Christian Karrasch, responsable du projet CIMON au sein de l’Agence spatiale allemande DLR (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt), avant de tirer le bilan des derniers mois : « CIMON est une expérience technologique qui a répondu à toutes nos attentes. Lors de sa première mission dans l’espace – une mission de 90 minutes accomplie aux côtés de l’astronaute allemand de l’ESA, Alexander Gerst, à bord de la Station Spatiale Internationale en novembre 2018, il a montré qu’il fonctionnait parfaitement en conditions de microgravité et était capable d’interagir efficacement avec des astronautes. Nous sommes toujours aussi fiers de la première mission à ce jour d’une intelligence artificielle dans la Station Spatiale Internationale et préparons depuis plusieurs mois un nouveau modèle amélioré. Le premier CIMON nous a permis d’ouvrir la voie à l’utilisation dans l’espace de systèmes d’aide capables d’assister les astronautes dans leurs missions et peut-être, à terme, de les soulager dans leurs tâches. »

Tout comme son prédécesseur, le deuxième CIMON sera réalisé par les sites Airbus de Friedrichshafen et de Brême, pour le compte de l’Agence spatiale allemande DLR, avec le soutien financier du ministère allemand de l’Économie et de l’Énergie (Bundesministerium für Wirtschaft und Energie – BMWi). Le site Airbus de Friedrichshafen a assemblé et testé le matériel du nouveau CIMON, tandis que le site de Brême travaille à l’amélioration des logiciels destinés aux commandes de vol et au contrôle d’altitude. De son côté, IBM réalise les nouvelles fonctionnalités de l’IA. Till Eisenberg, responsable du projet CIMON au sein d’Airbus a déclaré : « Nous avons effectué plusieurs mises à niveau, installé des micros plus performants, un ordinateur plus robuste, un contrôle de vol et d’altitude amélioré et de nouvelles fonctions de conversation, notamment en matière de reconnaissance vocale, de fil de conversation et de compréhension des intentions. »

Matthias Biniok, responsable de projet chez IBM, a ajouté : « CIMON représente un cas d’utilisation unique dans des conditions extrêmes. Nous avons constaté qu’il était possible, grâce à un système d’intelligence artificielle, en l’occurrence le système Watson d’IBM, de faciliter le travail des astronautes. Avec le deuxième CIMON, nous entendons avant tout développer la compréhension du langage dans son contexte et l’analyse linguistique des émotions. »

Les questions d’ordre éthique liées au futur déploiement de CIMON sont mises en lumière et analysées par les médecins de l’université Ludwig-Maximilian de Munich. L’interaction entre les personnes et les machines touche aux droits de la personnalité, car CIMON enregistre, traite et interprète les images et les messages vocaux des astronautes. Elle exige donc de mettre en place des normes techniques rigoureuses en matière de protection des données d’une part, et de pouvoir faire confiance au système d’autre part. Autrement dit, de déterminer ce que CIMON est autorisé à faire, à savoir et à dire. « Le nouveau CIMON est également doté d’un interrupteur qui permet de débrancher toutes les caméras et tous les micros depuis l’ISS. L’astronaute peut ainsi contrôler le système à tout moment, un point qui nous tenait particulièrement à cœur », souligne Judith Buchheim, scientifique de la LMU.

Le DLR, qui gère les contributions allemandes à l’Agence Spatiale Européenne (ESA), collabore parallèlement avec l’ESA en vue d’envoyer le nouveau CIMON vers l’ISS en décembre 2019 et de lui impartir du temps avec les astronautes.

Le premier CIMON a rejoint la Station Spatiale Internationale le 2 juillet 2018. en tant qu’expérience technologique. Le 15 novembre 2018, l’assistant au « visage » sympathique effectuait sa mission sous les yeux du monde entier :  il a « travaillé » avec succès pendant 90 minutes aux côtés de l’astronaute de l’ESA Alexander Gerst. CIMON a ainsi démontré ses fonctions de base. Il a notamment effectué plusieurs rotations et mouvements dans toutes les directions, mettant à l’épreuve ses qualités de vol en microgravité avec navigation autonome, reconnu le visage d’Alexander Gerst et établi avec lui un contact visuel. Il a conversé avec l’astronaute et lui a présenté, sur son « visage », un écran situé au centre de son corps en forme de boule, les instructions d’une expérience, et a joué de la musique. À l’aide de ses caméras, il a enregistré une vidéo et pris une photo d’Alexander Gerst.

Le projet CIMON s’est vu attribué le prix « Popular Science Award » dans la catégorie « Best of What’s New in 2018 » dans le secteur aéronautique et spatial, aux États-Unis. Airbus a également reçu le prix de l’innovation allemand 2019 dans la catégorie grand groupe (#dip19).

 

·         CIMON – le concept

CIMON est une expérience technologique conçue et réalisée en Allemagne, qui vise à faciliter le travail des astronautes et améliorer leur efficacité. Il est en mesure de présenter des informations et de fournir des instructions concernant les expériences scientifiques et les réparations. L’astronaute, qui a ainsi accès aux documents et aux médias par commande vocale, peut travailler librement avec ses deux mains. CIMON peut également être utilisé comme une caméra mobile afin de faire gagner du temps à l’équipage. Mais CIMON pourrait surtout effectuer les tâches répétitives, telles que la documentation des expériences, la recherche d’objets et l’inventaire. CIMON est capable de voir, d’entendre, de comprendre et de parler. Ses yeux sont composés d’une caméra stéréo, d’une caméra à reconnaissance faciale haute résolution et de deux caméras supplémentaires lui permettant de s’orienter et de réaliser des vidéos. Des capteurs ultrason mesurent les distances afin d’éviter les collisions. Ses oreilles consistent en huit microphones de reconnaissance directionnelle et un microphone directionnel facilitant la reconnaissance vocale. Sa voix est assurée par un haut-parleur lui permettant de parler et de diffuser de la musique. En matière de compréhension du langage, l’élément central de l’intelligence artificielle est le système Watson d’IBM. CIMON a terminé son apprentissage autonome et doit désormais être entraîné par un être humain. C’est Airbus qui a créé le système de navigation autonome basé sur l’intelligence artificielle, qui sert à planifier les mouvements et à détecter les objets. Grâce à ses douze ventilateurs internes, CIMON est en mesure de se déplacer librement dans toutes les directions. Il peut ainsi se tourner vers l’astronaute quand celui-ci lui parle, hocher ou secouer la tête et suivre l’astronaute, de façon autonome ou sur commande.

 

CIMON – les partenaires du projet

L’Agence spatiale allemande DLR (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt) a confié aux sites Airbus de Friedrichshafen et de Brême la conception et la réalisation du projet d’assistant interactif pour astronautes, en partie financé par le ministère allemand de l’Économie et de l’Énergie (Bundesministerium für Wirtschaft und Energie – BMWi). L’intelligence artificielle à commande vocale s’appuie sur la technologie Watson d’IBM Cloud. Les aspects humains du système d’assistance ont été développés en partenariat avec les scientifiques de l’université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU). Une équipe de projet d’une cinquantaine de personnes issues du DLR, d’Airbus, d’IBM et de la LMU travaille depuis août 2016 à la réalisation de CIMON, qui se trouve à bord de l’ISS depuis le 2 juillet 2018. Ce n’est pas un hasard si son nom évoque celui du « professeur Simon Wright » de la série d’animation japonaise « Capitaine Flam », dont le cerveau est implanté dans un robot volant.

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Guilhem Boltz

External Communications - Airbus Space Systems France

Elisabeth Mittelbach

Media Relations DLR (German Aerospace Center DLR)

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